[4]. Le sabar entre eupeuteuleuw et soub’hanalah
Lii mom, dama gawtou bind si lata ministre intérieur diko ayé wala madrassa yi guénési fatwa. Parce que nak sabar yi am légui, j’y ai remarqué de mauvaises bonnes choses. J’en parle sur ce blog parce que c’est une activité qui se déroule sur notre Mbed national et tout ce qui s’y passe nous intéresse.
Le sabar ou ndeund, pour mes lecteurs qui ne connaissent pas encore, est cet instrument forgé en bois tané avec une peau de mouton, de vache, de chameau pour produire des sonorités aiguës ou graves.
Son utilisation est réservée selon la tradition aux griots qui en ont maîtrisé les secrets et qui le transmettent de père en fils et de génération en descendance.
Il servait jadis à envoyer des messages, à convoquer les rencontres dans la cour du roi et à revigorer le courage des vaillants combattants. Kougn tag say mam nga def dialoré wala nga dég ko. Mala wakh lii. Le tam tam peut donc être impérial, d’un usage raffiné ou pour simplement tenter le diable manam torokhal seytané.
Il a résisté au temps, même si les sonorités ont quelques peu changées, même si son usage se fait en diverses circonstances. Dans sa version dite moderne, on le retrouve dans les orchestres de musiciens modernes, classiques ou dans les fanfares.
En réalité, l’objet de ce billet ne porte pas sur les origines ni l’usage du sabar. Intéressons nous au cérémonial qui l’accompagne maaname feec mi ak lici laxassou. Allons-y pour un Tanebeer.
Le sabar, tout un cérémonial
La Badiénou khaléyi, cette bonne dame qui ne fréquente que les filles qui ont l’âge de ses filles, coordonnera les préparatifs et au besoin, épanchera un peu de sel le jour J, soit pour empêcher que la pluie gâche l’événement wala ngir mou guena khoumb té dagane!
Vous aurez remarqué aussi que le sabar est une activité spécialement réservée à la gent féminine, aux djéguémar qui en profitent pour bien rivaliser d’ardeur et se trémousser aux sons endiablés qui émanent des battements du tambour major. Mais ca, c’était avant, ba adinay bakh. wakhou mané da bone nak, c’est juste ce qu’on dit
Et la télévision s’en mêla
Aujourd’hui, la télévision a révolutionné la sabar. Le Tanebeer s’est invité dans les chaumières et les salons feutrés. Auparavent, c’était un peu mal vu que de gros gaillards se mettent derrière les rangs pour se rincer les yeux et attribuer des points aux nymphes.
Si l’envie irrésistible vous prenait et que les autres vous y remarquait, bonjour les dégâts parce qu’on vous vannait tout le temps ndaxté goor gouy setane sabar mom, moy lolou. C’est vrai que j’ai entendu la célèbre Ndèye Gueye dire que si les hommes regardent maintenant le sabar, c’est grâce ou à cause d’elle. Va savoir ce qu’ils cherchent!
Maintenant, les choses ont changé. Il suffit juste de se cloîtrer dans son fauteuil, de capter Dakar ne dort pas ou Kaay Bégué chaque samedi soir pour s’en délecter ni vu ni connu. Personnellement je ne raffole pas de ça mais comme je ne suis pas maître de la télécommande…
Sabar, nouvelle version
Le sabar, nouvelle version est tout autre. Il s’organise de plus en plus en soirée si on le veut classe et d’ailleurs plus il se tient tard, plus on s’enjaille. C’est aussi un accoutrement et des acteurs qui se sont beaucoup diversifiés. Le plus intrigant reste le break dance au beau milieu du reum teum biteum ya astou gaye.
Il me parait quand même bizarre que les filles aillent au Tanebeer avec des jeans ou fuseaux (wala fuzo). Mais dama yakarné diamono sopékou parce qu’aujourd’hui également il est courant de voir ces gros gaillards aller en soirée dansante avec des lacoste, t-shirts boy dolé. Plus question de se mettre sur son 31.
Ce qui n’est plus contesté, c’est la participation fort remarquée de ces messieurs qui se disputent l’esplanade aux femmes. La concurrence va être rude à ce niveau au regard des performances de Thiamass mou amoul mass.
Parlons, pour finir d’une intermède qui est franchement appréciée par mes petits cousins qui ont d’ailleurs attiré mon attention là-dessus. Il s’agit du fameux « tek chaise ». A un moment donné du sabar, on entend les spectateurs scander chaise bi chaise bi! seize yi seize yi!
Et là, on installe une chaise au milieu lorsqu’une bonne dame avance. Elle s’appuie des deux mains sur les coudoirs de la chaise faisant dos à la foule et aux batteurs surexcités. Et là, s’entrechoquent les eupeuteuleuw de mes cousins et les soubhanallah de mon oncle Massamba. On en s’ennuie plus par ici