15 octobre 2024

[49]. Notre administration et le refus de la modernité

 [49]. Notre administration et le refus de la modernité

Les tenants des collectivités locales avaient été les premiers à ruer dans les brancards. Ils dénonçaient des manquements et l’unilatéralisme dans la mise en place de l’Acte III de la décentralisation (communalisation universelle). Les promoteurs de cette réforme rétorquaient en parlant de polémique politique, certainement pour ne pas discuter du fond.

Sur un autre front, le gouvernement et le président de la république relevaient « l’excès de pouvoir » de la CNRI. Cette commission de réforme dirigé par Amadou Moctar Mbow semblait être allé au delà de ce qui lui était demandé. C’est certainement sa composition (éminentes personnalités) qui a donné le tournis au gouvernement. La conséquence donc a été le classement sans suite de cette affaire.

Des organisations de la société civile ont par suite rué dans les brancards pour dénoncer la politique d’autarcie du gouvernement. Les réflexions de la commission de réforme pénale ont été « charcuté » de part et d’autres par des « bouchers administratifs ».

Le syndicat autonome des enseignants du supérieur a symboliquement brûlé la « loi-cadre » portant réforme de l’université sénégalaise. Oui, ils ont été associé aux travaux mais au finish, leurs préoccupations pris en compte au départ n’ont pas été confirmé dans la mouture finale, d’où leur opposition absolue au processus.

Le projet de décret sur l’intervention des organisations non gouvernementales n’a pas échappé à cette « belle règle ». Bien qu’étant associé depuis deux à trois années aux échanges, les représentants de la société civile ne se sont pas retrouvés dans les conclusions, pris au dépourvu.

La semaine dernière, les membres de la coalition pour la transparence sur les ressources minérales ont boycotté le processus de révision du code minier au Sénégal. Ils n’étaient pas impliqués malgré les sollicitations et au finish n’ont pas accepté de participer à l’atelier de validation du document.

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La technique du stylo rouge

Le point commun de toutes ces histoires réside dans le fait que des initiatives inclusives se sont révélées malheureuses parce que des hommes et des femmes, fonctionnaires de leurs états, se sont donnés la mission de passer outre les résultats de travaux concertés.

Je situe la responsabilité au niveau des agents techniques parce que dans la plupart des cas, des autorités au niveau ministériel se sont toujours déclarés ouvertes à négociations dans une large ouverture. Au moins publiquement.

Et le résultat est là. Des gens ont l’impression de perdre leur temps à discuter, d’autres contestent le processus et le résultat et c’est la nation qui en perd. Et cela se répète et cela perdure. A quelle fin et pour l’intérêt de qui?

Personne ne doute de la volonté des conseillers de bien faire mais leur méthode laisse à désirer. La question fondamentale que tout citoyen doit se poser, ce n’est pas « voilà ce qui arrange mon chef de bureau ou de parti » mais plutôt « voilà dans quoi réside l’intérêt de notre Nation, aujourd’hui et demain ».

Seuls patriotes

Le monde a changé ses méthodes et processus et l’administration sénégalaise ne saurait faire exception à cette évolution. J’ai foi en leur patriotisme et je demeure convaincu qu’elle doit s’ouvrir davantage aux autres et être plus réceptive aux influences extérieures. Il nous faudra amener ces fonctionnaires à accepter le partage et à être plus humbles.

Je suis également d’avis qu’une autorité publique (et même privée) doit avoir assez de recul et de retenue sur les événements pour mieux les appréhender et avoir la capacité d’étudier les avis des conseillers avec le recul nécessaire.

Parce que nak certaines déclarations de dirigeants, en déphasage avec le vécu de leur peuple, restent malheureuses bien qu’anecdotiques.

Alaaji Abdulaay

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