[3]. Faire face à l’affichage sur les murs par la taxation des bénéficiaires
L’affichage sur les murs contribuent à salir l’espace public et il faudrait que ceux qui en tirent profit endossent la responsabilité. Il appartiendra donc autorités en charge de cette question devraient prendre les mesures correctives.
Les murs constituent la limite de la frontière entre nos espaces privés et publics. Ce ne sont pas de simples briques assemblées avec du ciment et une couche de peinture, c’est plus que cela. Ils nous prémunissent des aléas de la nature, du danger nocturne et des regards indiscrets. Donc il n’y a pas de débats sur leurs utilités mais plus sur nos actions sur nos murs.
Mon oncle Massamba a failli voir ses yeux sortir de leurs orbites le jour où les gamins du quartier ont lézardé le mur de sa maison. Les gros mots qu’il a sorti du fond de sa gorge raisonnent encore dans mes oreilles et je ne suis pas sûr qu’aujourd’hui et même grands, ils aient oublié. Aujourd’hui, cette pratique semble être institutionnalisée et il faut désormais résister pour ne pas avoir d’affichages sur les murs.
Lorsque je dépasse les affichages sur les murs dans les différentes artères de Dakar, je ne peux m’empêcher de penser à cette histoire. Pensait-il aux liasses d’argent qu’il avait dépensé pour embellir son mur ou à l’indiscipline dont avait fait preuve les enfants? Nous n’avons pas eu l’occasion d’échanger lui et moi sur cette séquence et je dois avouer que je n’osais pas l’évoquer, tibé fou sori rek di tafaré.
Appliquer le principe pollueur-payeur?
La question fondamentale ici concerne le regard que nous portons sur nos murs. La réponse à laquelle renvoie la pratique ne semble pas aller en faveur d’une considération pour ces briques. Il est connu que les murs ne se lamentent pas, ne marchent et n’organisent pas de sit-in. Cela autorise t-il cependant certains agissements en particuliers ces petits bouts de papiers collés ou décollés c’est selon.
C’est la diversité des « messages » qui attire tout de suite l’attention. Tout y est en réalité : affiches à l’effigie d’artistes en promotion d’un nouvel album, un professeur qui se propose pour des cours à domicile ou le meeting à venir. C’est vrai que les murs situés sur certaines artères de la capitale offrent des opportunités d’affichage sans grand frais. Au lieu de payer cher un panneau d’affichage, il se procure de la colle à papier.
Légui, les murs ne suffisent plus et les envahisseurs s’attaquent désormais aux panneaux de signalisation. La forme ronde ou rectangle importe peu, il suffit juste d’être « disponible » à accueillir la feuille de papier pour se prêter au jeu. Et donc mettre les usagers de la route dans une situation inextricable semble être le petit-fils de leurs soucis.
J’ignore qui de la municipalité ou de l’administration centrale a compétence pour réprimer ces farces. Je n’ai pas trouvé la législation sur les affichages de rues bien qu’un de mes contacts m’ait informé de son existence. Il reste que les gens paient déjà au niveau des différentes municipalités et elles doivent donc corriger les imperfections si c’est cela qui est en cause.
A défaut, il faudrait que les bénéficiaires des affichages sur les murs passent à la caisse grâce à un système d’imposition forfaitaire. Le principe de la responsabilité est fondamental et il faut qu’on s’y mette tous.
De belles exemples subsistent
Nous voudrions quand même énoncer ici quelques initiatives individuelles ou d’institutions. Les collègues du graffeur Docta ont réalisé des graffiti au niveau de certaines édifices public. On peut les admirer sur la Voie de Dégagement Nord et la Corniche Ouest de Dakar même si l’on ignore de qui émane l’initiative et ce que cela a coûté. Une jolie façade est également sur le mur du Centre National de Transfusion Sanguine.
Ce mur décoré de jolis motifs et des pots de fleurs disposés tout au long offre une belle perspective. Gni mom, fok wa mbed mi tathiouléne, dagno ame thiass! On leur décerne un grand bravo. Aujourd’hui, les murs revendiquent plus de considération. Nous supportons bien évidemment cette doléance parce que nul n’accepte qu’on salisse son propre mur.