[116]. Comment éviter le piège des écoles de formation « fantômes »
Nous évoquons aujourd’hui la question de la valeur des diplômes délivrés par nos établissements supérieurs, public comme privé. Cette question m’interpelle parce que j’ai fini de constater l’allure croissante à laquelle les écoles de formation sortent de terre. Et comme on est dans un pays permissive, il est de bon ton de connaitre quelques trucs et astuces pour ne pas vous faire ferrer.
L’ANAQ-Sup a publié les résultats de l’évaluation des programmes des établissements supérieurs pour 2016. Elle a délibéré sur les demandes d’accréditation de diplômes présentés par les établissements supérieurs du public et du privé. Les délibérations ont également porté sur l’évolution des agréments provisoires en agréments définitifs pour certains établissements. Visez la suite et surtout xol léne lou less wahoul.
Pour l’accréditation des diplômes, sur les 17 demandes soumis par l’enseignement public, l’instance en a retenu 5. Les résultats pour le privé ne sont pas également fameux puisque 11 accréditations ont été données sur les 47 demandes présentées. Quelle est la destinée des diplômes non homologués? Que devra être l’attitude de l’Etat du Sénégal devant cette situation? Quelles recours finalement pour ceux qui ont été abusés?
En attendant d’avoir des réponses à ce casse-tête, parlons un peu de la valeur ajoutée de cette structure. L’ANAQ-Sup est l’Autorité Nationale d’Assurance Qualité de l’Enseignement supérieur institué en 2007 quand Sall et Mbaye sirotaient ensemble le bissap. Il est chargé de « garantir » la qualité des programmes d’études et des établissements d’enseignement supérieur.
Les évaluations sont menées par des équipes de trois experts, avec au moins un professionnel du monde de l’entreprise. Une fois constituée, la liste de l’équipe est transmise à l’établissement à évaluer pour avis de non objection. Si elle est validée, les parties s’accordent sur la date et les conditions de l’évaluation.
L’équipe d’évaluateurs tient des réunions techniques, procède à une visite à l’établissement pour évaluer les infrastructures, équipements et services. Elle organise également des rencontres séparées avec tous les acteurs et composantes de l’établissement avant de faire son pré-rapport envoyé à l’établissement, pour observations.
Le rapport sera enfin transmis à l’ANAQ-Sup avec une proposition de décision soumise au Conseil Scientifique, seul habilité à prendre la décision finale.
Remédier à une protection défaillante
Mon errance dans l’oisiveté m’a fait découvrir une interview du Secrétaire exécutif de l’Autorité. Il renseigne que sur les 11 demandes d’agréments définitifs présentées par les établissements privés, le Conseil Scientifique n’en a validé 2. Dans le même temps, j’eu la chance d’évoquer cette question avec un « expert ». Les noms d’établissements, dans l’illégalité, qu’il m’a communiqué donnent le tournis.
L’agrément provisoire délivré par la Direction Générale de l’Enseignement supérieur, vaut autorisation d’ouverture. Il est valable un an et ne concerne que le privé, l’établissement devant plus tard recevoir une mission d’évaluation afin d’obtenir un agrément définitif. En tous les cas, le fait qu’un établissement propose un diplôme non accrédité pose problème.
« Depuis que cette procédure a commencé, le nombre d’établissements ayant l’agrément définitif a fortement diminué », Pr Papa Gueye.
Si les établissements privés passent l’examen sur une base volontaire, les établissements publics y souscrivent sur la base d’un contrat de performance avec le ministère de l’enseignement supérieur. Le décret 2015-582 du 11 mai 2015 fait de l’accréditation de l’ANAQ-Sup une condition sine qua non de la reconnaissance du diplôme par la fonction publique sénégalaise.
Apparemment l’Etat a décidé de reporter la décision et surtout la responsabilité sur les étudiants et parents. Outre le fait que les formations proposées coûtent des millions, les établissements reçoivent un agrément de l’Etat du Sénégal. Les autorités ne peuvent donc se soustraire à un devoir de contrôle et sanctions. Il ne suffit pas de publier ce qui est autorisé, surtout sur le site d’un organe peu connu.
Il nous faut désormais prendre les précautions d’usage pour éviter toute mauvaise surprise. Pour ceux que cela intéresse, les résultats des différentes délibération sont disponibles sur le site de l’Autorité nationale.
2 COMMENTAIRES
je pense que l’Etat du Sénégal doit protéger les jeunes et veiller à la qualité de la formation pour bien les préparer pour le marché de l’emploi
Vous avez parfaitement raison sur ce point. J’évoquais dans le texte le fait que les établissements reçoivent un agrément provisoire qui doit être confirmée et les diplômes soumises à la validation.
A défaut de fermer les établissements non règlementaires, les autorités devraient prendre sur elles-mêmes le soin de publier la liste agrée ou imposer aux établissements de communiquer aux étudiants les diplômes non accrédités. Il y’ a une obligation de communication qui doit être de mise