18 mars 2025

[DC-109]. Ces pépites d’or de KRE MBAYE à la Médina

 [DC-109]. Ces pépites d’or de KRE MBAYE à la Médina

L’atelier KRE Mbaye à la Médina forme des jeunes âgés de 3 à 15 ans à la peinture. Ces pépites cultivent dès le bas-âge leur créativité sous la coordination de Fatoumata Coulibaly. Une initiative citoyenne à soutenir et à dupliquer en d’autres endroits du territoire.

J’ai été invité ce 10 décembre, journée internationale des droits de l’homme, par une association de quartier à la Médina. Les membres de cette structure m’avaient sollicité pour que je partage avec eux, ce que je sais des droits humains. Au départ, je devais parler de l’impunité au Sénégal, je me suis retrouvé à contempler les œuvres que ces jeunes pépites de la Médina ont offerts à la communauté du quartier.

J’ai oui-dire que la dénomination Médina nous vient de Seydi El hadj Malick SY alors que la métropole avait porté son choix sur « France-Ville ». Il nous aurait semblé tout simplement bizarre que ce quartier de Dakar porta ce nom, heureusement. Médina reste ce quartier d’où nous est venu d’éminents artistes, lutteurs, intellectuels de renom. J’y ai découvert l’héritage de KRE MBAYE, dans le cœur des enfants.

KRE MBAYE revit à la Médina

Le Projet communautaire d’Education Artistique et Nutritionnel à la rue 17 x 8 à la Médina réunit chaque samedi les enfants. Les apprenants sont une trentaine de jeunes, filles et garçons, âgés de 3 à 15 ans, tous résidents de la Médina. Pendant trois tours d’horloge, différentes activités leurs sont proposées notamment une initiation à la peinture, un soutien scolaire et un goûter pour retrouver des forces.

Cet initiative est coordonnée par Fatoumata Coulibaly, avec elle des formateurs en développement communautaire et des artistes volontaires. J’y ai fait la connaissance de celui qu’on a surnommé le « poète errant », Thierno Seydou Sall. Chaque samedi, il introduit une thématique de discussion avec les enfants. J’ai eu la chance de percevoir la puissance de l’émotion qu’il véhicule.

C’est le cas lorsqu’il nous replonge dans cette tragique incendie qui a emporté les enfants talibés à la Médina. Son texte sur la tendance des sénégalais à transformer les funérailles en festivités nous renvoie à nos contradictions. Ces peines vécues que nous n’osons exprimer, les artistes nous les renvoient en pleines figures.

Les enfants sont également initiés à la peinture. Dès les premières heures, ils sont plongés dans les couleurs de base (blanc, jaune, rouge, noire et bleu), les paramètres de dosages et les techniques pour mettre à jour certains reliefs notamment les personnages, les paysages, etc. Il a fallu deux mois d’apprentissage aux enfants pour produire l’oeuvre que j’ai choisi pour illustrer ce billet.

Faire naître des vocations chez les jeunes

De mes échanges avec Thierno Seydou Sall il est ressortit que les enfants deviennent de plus en plus alertes. « Il m’est arrivé de marquer une hésitation dans le choix de certains thèmes pour la séance de discussion. A chaque fois, je suis agréablement surpris par la pertinence des réparties que me servent les enfants » me confia le poète. Cet apprentissage crée également une valeur ajoutée dans le quartier.

« Ma fille guette le samedi avec beaucoup d’impatience. Toute la semaine durant, elle s’informe, pose des questions, recherche de nouvelles idées qu’elle pourra exploiter lors de l’atelier. J’ai également noté une évolution positive sur ses résultats scolaires actuels » a témoigné une mère à l’endroit des volontaires.

Ces résultats positifs sont le résultat de l’engagement et de la détermination des membres de l’association. Ils déboursent individuellement pour couvrir les frais afférents à l’achat de matériaux et à la restauration des enfants. Il faudrait que nos élus, gestionnaires de nos biens communs, soutiennent ces initiatives. Les municipalités seraient d’ailleurs inspirées de soutenir les initiatives citoyennes au niveau de leurs périmètres communales.

Il existe, au niveau municipal une rubrique « participation » qui regroupe les différentes subventions que la mairie alloue aux associations. Investir dans ce projet serait un beau service que Bamba Fall pourrait faire à la Médina. Cela nous sortira un peu de cette sordide histoire qui occupent les premières pages de résultats Google lorsqu’on lance une recherche sur la mairie de Médina.

Les bonnes volontés qui souhaitent soutenir ce projet sont vivement encouragés à le faire. L’atelier KRE MBAYE a son siège à la Rue 17×6 à la Médina à Dakar. Vous pouvez également contacter la coordonnatrice à l’adresse email feuzcouly@yahoo.fr

Alaaji Abdulaay

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