[57]. Discours de la Nation au Président Macky Sall
D’ordinaire, c’est le Président Macky Sall qui s’adresse à la Nation. Ce discours a lieu en diverses occasions. Pour cette année, nous profitons de l’occasion pour lui adresser nos voeux et nos préoccupations.
Excellence, cher compatriote,
Nous prions pour que le bon Dieu veille sur votre santé physique et mentale ainsi que sur vos proches; ceci afin que vous puissiez entreprendre ce pourquoi nous vous avions élu en 2012.
Ce 31 décembre 2015, nous vous avons écouté, nous vous avons entendu et nous vous avons compris. Belle phrase entendue de la bouche de Moustapha Niass je crois. Kéne daal moko waxon si mbed mi ma diap ko, budul mom tamit grawul, de toutes façons le droit d’auteur passera plus tard.
Excellence, cher compatriote,
Il y a certains sujets sur lesquels nous attendions votre position sans les avoir perçu à l’occasion de votre adresse. Comme vous ne pouviez pas tout dire, nous allons essayer de l’exprimer si vous consentez à nous prêter votre pupitre. Il est très joli d’ailleurs, avec l’emblème et les couleurs.
On a même vu les photos des coulisses avec vous, votre directeur de la RTS, votre directeur de cabinet et votre directeur de la communication. C’était cool de nous en mettre plein les yeux et de satisfaire un peu notre curiosité, merci donc. Ah le téléprompteur! Pas besoin, cela va juste donner un peu plus de rigueur à notre discours qui on le voudra, partira dans tous les sens.
Excellence, cher compatriote,
Nous savons tous que le Sénégal à une réputation de terre de dialogue. On nous pointe sakh du doigt parce qu’on est bon parleurs. Il faut voir comment dans les grand’places les retraités et les chauffeurs se chamaillent, s’insultent sans excès mais toujours. On se retrouve généralement dans ce qu’on a de commun puisqu’on nourrit les mêmes espoirs, même dans notre galère commune.
Qu’est-ce qui bloque pour que vous ne puissiez réunir opposants, partisans et non alignés ? Que vous coûterez des échanges civilisés autour d’un bon festin parfumé de ataya qu’il vous plaira de budgétiser si vous ne voulez amputer vos fonds ? L’échelle des responsabilités fait qu’on ne peut vous mettre sur le même pied que vous adversaires.
Probablement qu’ils poseront comme préalable de sortir leurs responsables de prison d’où vous les avez envoyé pour discordance de vue dans la gestion du pays. Il y’a de la bizarrerie dans ce qu’un gouvernement puisse interdire à un parti politique légalement constitué de mener ses activités. Dans le même temps surtout, les militants de la majorité organisent chaque week-end meetings et thiants.
Probablement qu’ils vous diront que vous ne pouvez convoquer vos députés au Palais de la République. Ben oui Président, même si c’est en dehors de vos heures de bureau surtout si c’est pour donner des orientations. On ne peut faire cela et dans le même temps leur refuser de palabrer autour de leurs listes scannées ou écrites au crayon. Et puis, certains viennent de se rendre compte de petits espiègleries notamment lors de la révision du règlement intérieur de l’Assemblée nationale.
Excellence, cher compatriote,
Nous qui sommes constamment sous la menace du glaive de la justice, sommes en mesure de vous murmurer à l’oreille que vos procureurs n’agissent que par excès. Oui, il y’ a des excès de zèle lorsqu’ils suspectent que nos pensées ou nos regards de travers vous ont froissé. Oui, il y’ a excès d’oisiveté lorsque vos prises de position sur une affaire ne sont pas tranchées même si des orientations sont scrutées. C’était un murmure Président Macky Sall.
Tous vos amis disent, même si peu le croient, que votre présence à la tête du Conseil supérieur de la magistrature n’a pas d’incidence sur la bonne marche de la justice. Après tout, vous en êtes le garant et en réalité vous ne faites qu’entériner les décisions préparées par un groupe de travail pré conseil. Pourquoi cependant y rester si vous avez si peu à y faire. Faites comme De Gaulle.
Le général De Gaulle dans un sursaut d’orgueil aurait déclaré « Au porteurs de pancartes, je dis ceci, vous voulez l’indépendance, prenez là ». Vous aurez certainement moins de scrupules à rejeter les décisions de la Cour Suprême ou de la Cour de justice de la Cedeao. Et d’ailleurs, n’aviez-vous pas, dans un passé récent, voté sans carte d’électeur ?
Excellence, cher compatriote,
La première fois qu’on vous a entendu parler de nos droits de citoyens, vous invoquiez des devoirs. Et mieux d’ailleurs, vous nous aviez promis de rendre l’éducation citoyenne obligatoire en l’inscrivant dans notre Constitution. Puisque les enseignants sont suspectés de tricherie et de faits de grève, il n’est pas sûr évidemment de leur confier l’éducation des citoyens.
Té sakh droits et devoirs sont deux faces d’une même pièce, sauf si celle-ci n’est pas trafiquée. Et comme nous savons comment revendiquer nos droits, apprenez-nous à prendre conscience que les ressources publiques sont constitués de taxes et impôts que nous versons. Nous en reversons à chaque coin de rue et pour tout achat de gaz, tiéb, diwlign, mbourou, mbiskitt. Apprenez-nous à demander à vous demandes des comptes.
Nioune nak Président, ay sénégalais ak sénégalaises lagnou et nous aimons bien copier ce que nous observons au quotidien surtout venant de nos leaders. Sachez donc Excellence que nous copions sur vous. Quand vous êtes joyeux, nous sommes tout content et si vous êtes fâché, on rentre dans nos cases. Et on ne fera pas fausse route ni alignement parallèle.
C’est pourquoi, nous serons heureux quand vous respecterez votre serment. En bon père de famille, vous pouvez sentir notre niveau d’embonpoint parce que le pays tend inexorablement vers l’émergence. En matière de redevabilité, nous voulons que vous vous appliquez ce que vous prêchez notamment en matière de transparence. Wawaw Président Macky Sall, il parait que vous avez une caisse noire d’argent qu’ils remplissent et que vous désemplissez.
Kham nga lolou tamit Président!!! Han, li nieup dadjalé diokhla yow tam…
Excellence, cher compatriote,
Il ne faudrait pas qu’on abuse de votre disponibilité. Ainsi donc, nous ne parlerons pas de la réduction de votre mandat, on attendra le référendum. Nous n’évoquerons pas la traque des biens mal acquis dont vous partisans disent qu’il s’agit d’une demande sociale. Nous ne parlerons pas aussi des milliers d’emplois que vous nous aviez promis chaque année.
Il ne faudrait pas non plus qu’en ce début d’année, on vous stresse autre mesure. Déjà que le garant de notre paix intérieur tend à le faire en nous vendant toujours plus de peur pour toujours plus de sécurité. Pour vous faciliter toutes choses, nous avons pris le parti d’être serein Président, bilay dou thiakhane.
Bonne et heureuse année 2016 à vous notre Président Macky Sall, chef d’Etat et Père de la Nation.