[52]. Ces partis politiques à la démocratie mal assumée
La démocratie dans les partis politiques est un débat dont on ne peux plus faire l’économie. Vous êtes au courant que Karim Wade a « hérité » du Parti démocratique sénégalais de son père Abdoulaye Wade. Et il y’a eu un précédent parce que Cheikh Bamba Dièye a aussi pris le relais de feu son père Abdoulaye Dièye. Par ailleurs, Malick Gackou a été renvoyé de l’AFP comme Macky Sall l’a été du PDS parce que ces partis « appartiennent » à quelqu’un.
A première vue, ce qui peut sembler constituer de simples faits divers dans nos journaux cache une préoccupation plus grande. Ces pratiques interpellent le fonctionnement des partis politiques au Sénégal notamment dans leur forme de gouvernance. Qu’on soit par conséquent sous la catégorie parti démocratique, de progrès ou de la république, les pratiques restent identiques.
Restons pour le moment sur les principes d’organisation des partis politiques en tant qu’association de droit privée. Un parti politique est une organisation composée de personnes privées qui se mobilisent pour l’atteinte de certains objectifs. Dans cette configuration donc, ses membres visent à accéder et exercer le pouvoir politique et la loi indique qu’à environ 10 000 signatures, on puisse être reconnu.
J’ignore à ce jour si le Ministère de l’Intérieur fait le travail de vérification en s’assurant que chaque demande de reconnaissance respecte les critères. Certainement que certains d’entre vous ont déjà remplis une fiche d’identification à l’intention d’un parti politique, je n’ai pas encore eu l’opportunité.
Une responsabilité, assumée ou non
Une association suppose quand même pour son bon fonctionnement que chacun mette la main à la pâte, que les militants cotisent pour soutenir les dépenses liées aux frais de location des permanences, aux indemnités des volontaires et autres activités du parti mais fi nak dara.
C’est celui qui a crée le parti qui prend tout en charge. C’est lui qui paie la location, achète le matériel, supporte les déplacements des militants et donc … nomme à tous les postes. Qui paie commande, dit l’adage.
Il parait qu’au niveau de l’Alliance pour la République (APR), les ministres, députés, directeurs généraux ak daal kouci am nombal tank cotisent chaque mois, sur leur salaire je suppose. Mais quid de la grande masse de militants qui composent les fédérations, les comités, les sections et sous sections ou autre entités?
Ensuite, il a fallu que ce parti accède au pouvoir pour que ces cotisations soient énoncées. Ce qu’on avait coutume d’entendre, c’est un Macky Sall qui prenait tout en charge, avec l’appui de ses bailleurs dont un certain Dia qui vivait au Gabon.
D’ordinaire, à la place d’un investissement militant et d’un engagement idéologique, lo am ngasiy wout; il ne faut dès lors pas s’offusquer d’une « gestion patrimoniale » au sein des partis. Il ne peut pas y avoir de débats ouverts, il ne peut y avoir de contradictions parce que ce n’est pas un bien collectif, c’est un actionnariat sur fond de distribution des dividendes.
C’est ce qui justifiait d’ailleurs cette répétitive phrase de « Wade, seule constante », largement relayée par des militants et responsables du Parti démocratique sénégalais.
On peut continuer à jeter la pierre aux dirigeants des partis politiques mais entre deux sani kher, prenons la peine de nous poser les questions utiles.
Evaluons notre contribution réflexive et financière dans la marche de notre parti politique. Et selon la réponse que nous aurons de cette « introspection », nous serons peut être en mesure d’influencer sur la démocratie interne de notre formation