[79]. Le Service civique national, un levier d’émergence
Le service civique national permet au sénégalais-es de se rendre utile à sa communauté grâce à un engagement sur une durée limitée. L’initiative, assez peu connue du grand public, peut être un levier de développement économique et social aussi bien pour le participant que la communauté bénéficiaire de ces interventions..
Dans sa forme actuelle, le Service civique national découle d’une loi de 1998 complétée par un décret de 2001. Celui-ci l’a rattache à l’actuel ministère de la jeunesse, de l’emploi et de la construction citoyenne. On peut cependant trouver la racine de l’institution dans l’article 20 de la loi du 6 juin 1970 portant organisation générale de la défense nationale. On peut y lire ce qui suit :
« Le service national comprend le service militaire destiné à répondre aux besoins des Armées et le service de défense destiné à apporter son concours à la construction nationale, au maintien de l’ordre public et à satisfaire les besoins de défense en personnel non militaire ». Ce second volet correspond au Service civique national
Le Service civique national peut, au delà de la promoton des valeurs civiques, contribuer largement à l’effort de construction de notre pays. Il peut agir sur l’individu et ses actions mais surtout sur la mobilisation de la Nation.
Il vise à « permettre à des sénégalais de se rendre utiles à la Nation et de préserver leur dignité de citoyens en augmentant leurs chances de trouver un emploi, grâce à une bonne formation professionnelle et une éducation civique de qualité » lit-on dans le document de présentation.
Allier formation, éducation et promotion à l’emploi
Le volontaire ainsi engagé pour deux ans va subir une formation sur le civisme (21 jours) et une formation professionnelle. Pendant la durée de son engagement, une indemnité de subsistance (30 000 F CFA/mois) lui permet de soutenir ses frais de transport, de restauration, etc. Il bénéficie en outre d’une prise en charge sanitaire.
Par ailleurs, les services effectués au titre du Service civique national sont pris en compte pour le bénéfice du droit à une pension de retraite conformément au Code des pensions civiles et militaires de retraite. Il n’est également plus lié par le service militaire obligatoire. Eh oui, ça existe au Sénégal
Le service civique national est ouvert aux célibataires sans enfant de nationalité sénégalaise. Il faut être dans la fourchette d’âge des 18-35 ans et être reconnu apte physiquement par un médecin agrée et [facultativement] savoir lire et écrire.
Le Service forme des volontaires à la demande des services de l’Etat, des administrations publiques, privées ou des collectivités locales. Diverses formations sont dispensées à Thiès par des experts dans divers domaines (agriculture, pêche, artisanat). La formation est organisée selon les besoins exprimés par les bénéficiaires.
La mobilisation des volontaires aux côtés des populations a été fort remarquée. Ils étaient là notamment dans la lutte contre les inondations, la sensibilisation contre Ebola, la fourniture d’eau lors de la panne de l’usine de Keur Momar Sarr ou la reconstruction en Casamance.
Selon le directeur du service civique national, la formation civique devrait être inclue dans les cursus de formation au niveau de nos universités et dans les écoles de formation. Cela pourrait résoudre les difficultés rencontrées par l’administration dans le déploiement de son personnel. Avons-sous déjà vu ou entendu un homme de tenue se plaindre d’une affectation à Dakar, à Fongolimbi ou à Mbélakadiao?
Perspectives du Service civique
A mon sens, le Service civique national devrait faire des efforts. L’institution ne dispose pas d’un site web mais d’une fenêtre dans la plateforme développée par l’ADIE. Même si l’email annoncé sur le portail (civisme@laposte.sn) ne marche pas, l’institution peut quand même être contacté via l’adresse sercivique@gmail.com. Le formulaire d’inscription annoncée n’est pas disponible.
Les responsables du Service ont la pleine conscience de leur responsabilité, c’est évident. Aussi, cette institution se doit d’être une référence dans la construction d’un Sénégal émergent. Je suis d’avis que le Sénégal compte assez de compétences en TIC qui, gracieusement, pourraient créer un portail web, en guise de contribution.
Il faudrait également que les diverses administrations supportent l’action du Service civique national en faisant un bon usage des volontaires formés à la tâche. Leur engagement, bien que civique, devrait être largement reconnu par les pouvoirs publics. Les volontaires ont une formation appropriée et ont fait preuve d’un engagement à servir notre Nation.
Diverses modalités pourraient être envisagées pour y arriver. Il y’ a le système des quota dans le recrutement au niveau de la fonction publique mais cela ne suffira pas. Les responsables du service peut également user de recommandations dans les entreprises publiques et privées. Et pour finir, pourquoi pas un système de points bonus dans les concours?
2 COMMENTAIRES
Oooh waaaw. Je ne connaissais pas l’existence d’un service civique au Sénégal. Merci pour ces éclaircissements. Oui il faudrait revoir la gestion et le futur de ce service pour un Sénégal émergent.
Mes respects à l’auteur et à Wa Mbadmi.
Oui, il est quelque peu connu du grand public. De notre point de vue, il peut valoir au Sénégal beaucoup de satisfaction si le mécanisme est bien intégré dans un système global de participation citoyenne. La communication autour de ses interventions devrait également pouvoir être renforcée