15 octobre 2024

[28]. Gouvernance liberticide, Pas en notre nom!

 [28]. Gouvernance liberticide, Pas en notre nom!

Pas en notre nom. Ne menez pas cette gouvernance liberticide en notre nom.

Tonton Massamba avait l’habitude de me dire que tous les hommes naissent libres et égaux et après… ils se débrouillent. C’est vrai que Tons à ses manières de m’imposer ses idées.

Ce qu’il avait cependant, volontairement ou involontairement, omis de me dire c’est que cette assertion était valable à l’état de nature et l’essence du contrat social dans nos démocraties reste la préservation au premier degré de nos libertés. Si nous avions accepté de transférer une partie de nos prérogatives, c’est pour vivre mieux et non en plus mal sinon day méti lol

L’histoire des hommes et leurs multiples dérives a montré qu’on ne pouvait avoir confiance en leur sagesse et l’Esprit des lois a été mis en scelle pour organiser notre vie en société. Il nous faut donc en complément avoir conscience que les droits et libertés restent le fruit de luttes dans leurs conquête et préservation.

Menacés de partout

 Ce mois d’avril 2014 a quand même été une période de tension forte sur nos libertés notamment la liberté d’expression et de manifestation. Il n’est pas futile de rappeler certains faits manifestes sur une si courte période:

– Thiant annuel de Cheikh Béthio Thioune, xarléne bénéne yone!
– Marche des déflatés des agences de promotion de l’emploi des jeunes dissoutes, doufi amé!
– Marche des réfugiés mauritaniens, menoul nek!
– Caravane du collectif pour le respect du littoral, mouk!
– Meeting du Pds et des tentatives de blocages de militants souhaitant accueillir Abdoulaye Wade, dédét!

Toutes ces interdictions ont un point en commun: la menace de trouble à l’ordre public. Pour nous protéger de tout mal donc. Akassa!

Ces faits m’ont inspiré deux commentaires : une tentative de museler des forces vives de la nation et une discrimination manifeste entre citoyens de cette République. Je reviendrais dans un autre post sur les motivations qui entourent ces interdictions intempestives, même si beaucoup d’acteurs se sont exprimés sur cette question.

Je me limiterai cette semaine à poser un regard sur des évènements qui mis en parallèles interpellent ma conscience de citoyen.

Ce samedi ndeyssane, j’ai eu le plaisir de faciliter un atelier autour de la thématique « blogueur, web activistes, lanceurs d’alerte: les justiciers des temps modernes ou évangélistes du web » à la 4e édition du Ndadjetweetup (rencontre des blogueurs et activistes du web sénégalais) qui s’est tenue à Gorée.

La question en arrière plan de cette affirmation (ou question) interpellait notre action en tant qu’acteur du changement, notre rapport à la vérité et à la justesse de notre engagement et notre responsabilité dans ce processus de changement.

Un goût d’excès de pouvoir

Je ne reviens pas ici sur les résultats de ces réflexions, un document plus fourni sera bientôt disponible et vous pourrez l’enrichir ici de vos idées. C’est plutôt à la pratique du lanceur d’alerte dont je voudrais m’exercer ici, sur un domaine que j’ignore le moins notamment les droits humains.

L’interdiction du thiant de Cheikh Béthio Thioune a été motivée par les autorités par le fait qu’il était en liberté provisoire et les modalités d’application de cette mesure le prive de l’exercice de certains droits. Certes.

Mais dans un temps voisin, le journaliste Cheikh Yérim Seck qui lui aussi bénéficie d’une libération conditionnelle a pu organiser une manifestation publique pour lancer son mouvement citoyen.

Oui, des puristes peuvent me rétorquer qu’une libération conditionnelle diffère d’une liberté provisoire dans ses fondements et son applicabilité. Mais alors dans l’échelle de culpabilité, qui, du présumé innocent et du coupable déclaré, endosse une faute plus pu moins reconnue.

L’autre fait discriminatoire a trait à l’interdiction du meeting du Pds à la place de l’obélisque et la justification de la décision préfectorale qui nous a été servie par madame Aminata Touré a tout de révoltant. Selon la compréhension que j’ai eu de sa déclaration, il y a un temps pour faire de la politique et un autre pour travailler. Ba tay.

Ce qu’elle omet par contre de mentionner, c’est qu’à Grand Yoff, à Kaolack, à Thiès, à Tamba et dans bien d’autres localités son propre parti l’APR tient ses meetings et puis que restera t-il à un parti politique d’opposition à qui on interdit de tenir des manifestations politiques?

Et puis d’ailleurs, il ne me semble pas juste qu’un militant d’un parti politique, fut-il celui du parti au pouvoir, se donne la liberté de définir et d’imposer un agenda à un autre parti. Il ne me semble pas par ailleurs juste qu’on veuille nous imposer une manière de faire, d’agir ou de penser.

Quoi qu’on en dise, la survenance du pouvoir en place est le fruit d’un engagement citoyen. Il n’est pas question de faire tomber un monstre pour en faire naitre un autre.

Mise à jour (24/06/2014)

Le rappeur Malal Talla alias Fou Malade vient d’être jugé et relaxé par le tribunal après un séjour carcéral de cinq (5) jours. Son tord: avoir rappelé au Ministre de l’Intérieur et aux autorités policières qui l’avaient invité, que le traffic de drogue et le racket sont des pratiques bien existante au sein de la police nationale.

Ce que le commissaire Keita avait annoncé et qui lui avait valu une radiation. Cette pratique a un nom: intimidation. Elle a une conséquence: elle ne guérit pas le mal

Alaaji Abdulaay

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