[186]. Je suis livreur de commandes, un métier à carnet d’adresses
Vieux CISSE est livreur de commandes dans un restaurant à Dakar. Père de famille, il combine la livraison de commandes à d’autres occupations susceptibles de lui apporter davantage de revenus. Il exerce son métier chaque jour en début de soirée, entre 15 et 23 heures.
Quel est votre métier / profession ?
Je livre des commandes que les clients passent au niveau du restaurant.
Qu’est-ce qui vous plait dans l’exercice de ce métier et vous donne au quotidien l’envie de l’exercer ?
Ce métier me plaît parce qu’il me permet d’avoir des connaissances et un bon carnet d’adresses. Chacun des clients à qui je livre de la nourriture peut éventuellement être source de boulot. Ils peuvent voir en moi une personne gentille et honnête et me confier des travaux que j’exécute. Je trouve que c’est très intéressant et cela me donne chaque jour envie d’exercer le métier de livreur.
Dans ce métier, on gagne de l’argent selon la livraison avec une tarification qui varie de 500 à 1000 F CFA par course. Les livraisons peuvent être très importantes, surtout pendant les fêtes. En cette période, la clientèle nous sollicite beaucoup et on finit la journée avec un montant conséquent. On peut également ne pas avoir de livraison à faire du tout, toute la soirée. Dans ce cas, tu rentres chez toi sans un sou.
Ici, nous avons une dotation en carburant de 4 500 F CFA pour le mois. Cette somme ne représente pas grand chose pour un chef de famille, surtout s’il doit payer le loyer, l’électricité, l’école des enfants, etc. Il faut donc combiner le travail de livreur à d’autres occupations. C’est pourquoi, j’assure les livraisons tous les soirs de 15h à 23 heures et la matinée, je fais mes business.
Quel est le cursus (formation académique ou séjour professionnel) qu’il faut suivre ?
Pour être livreur de commandes, il faut savoir lire et écrire. Avoir un permis de conduire peut être un atout.
Une fois qu’on est recruté, la structure te fait faire une formation pour une durée d’un à deux mois. A partir de là, tu deviens fonctionnel et tu commences à travailler.
Etait-ce le métier dont vous rêviez tout jeune ou c’est plus tard que vous l’avez embrassé ?
Non ! Je ne rêvais pas d’être livreur de commandes. Au fait, je n’avais pas de métier fixe et je faisais un peu de tout. L’essentiel pour moi était de pouvoir entretenir ma famille. C’est ainsi que mon beau-père m’a amené ici.
Comment pourriez-vous accompagner votre enfant à choisir un métier ?
Pour moi, l’éducation de mes enfants est primordiale et je ne souhaite surtout pas qu’ils vivent la même situation que moi. Aujourd’hui, je n’ai pas de métier fixe ni de qualification professionnelle. Je m’occupe aujourd’hui d’une chose ici et demain, d’une autre chose là-bas. Il faudrait donc qu’ils aient une formation de qualité pour pouvoir choisir demain un métier décent.
Je leur laisserai la latitude de choisir eux-mêmes le métier qu’ils souhaiteront exercer. On sait désormais que depuis le bas-âge, l’enfant commence à choisir ou à songer à ce qu’il souhaiterait faire dans l’avenir
Quel est le métier que vous souhaiteriez qu’on vous présente ?
Le métier de caissier-ères ! J’aimerai savoir comment ils travaillent, gèrent les commandes, etc.