9 septembre 2024

[164]. Un scénariste est comme un élément des forces spéciales

 [164]. Un scénariste est comme un élément des forces spéciales

Diomaye Augustin NGOM est scénariste, acteur et costume designer. Après des études en stylisme-modélisme pour devenir costumier dans le cinéma, il s’intéresse petit à petit à l’écriture de scénario. Audin, de son surnom, se perfectionne grâce à plusieurs résidences d’écriture en France, à la Réunion, au Burkina Faso, au Niger et dans son pays.

Il est l’un des scénaristes choisis à TALENT DE SCRIPT pour écrire Sakho & Mangane une série produite par Canal+. Il est aussi le showrunner de la série télé WALABOK, lauréat au concours de pitch de l’OIF au FESPACO 2017. Récemment, il a été acteur dans un long métrage catalan STAFF ONLY. Augustin Diomaye Ngom est aussi script doctor et chef de projet de l’association CINEWAX au Sénégal qui oeuvre pour la promotion des cinémas africains.

Quel est votre métier/profession ?

Je suis scénariste de fiction, spécialisée dans l’écriture de série. J’ignore si c’est une profession ou un métier cela dit 🙂

Qu’est ce qui vous plaît dans le métier de scénariste, vous donne au quotidien l’envie de l’exercer ?

C’est avant tout le challenge de raconter des histoires, avec toute l’ingénierie qu’il faut pour faire rire, pleurer ou surprendre. Il y a ensuite une préoccupation personnelle de partager des idées créatives, non seulement pour transformer des mentalités, mais aussi se connecter à d’autres en partageant mon univers.

Chaque jour, nous vivons beaucoup d’histoires du réveil au coucher. Certaines personnes ont la chance de pouvoir vivre ces expériences comme une routine, sans s’en préoccuper outre mesure. D’autres par contre ont le fardeau de voir du drame, de la comédie, de la romance ou de la magie partout. Le monde reste encore fascinant et les gens extraordinaires.

Dernièrement, j’ai appris l’escroquerie de cette femme soit disant infectée du VIH, et qui aurait soutiré beaucoup beaucoup d’argent à plusieurs personnes. Quand je parle de fardeau, c’est l’impossibilité de juger en bien ou en mal cette histoire, tellement le scénario est passionnant.

Par exemple, voilà quelques questions qui me préoccupent. Et si on donnait à cette femme un cadre où son génie serait utilisé pour la bonne cause ? Serait-ce une personne hors du commun ? Et si c’était un coup du gouvernement ou de certains lobbies pour déstabiliser des groupes qui commencent à avoir une influence ? Si on ne l’avait pas démasqué, jusqu’où irait-elle ? Pourquoi a t-elle choisi de faire ça et comment en est-elle arrivée à ce niveau ? Et si on la récupérait pour négocier nos contrats avec les chinois ou les français ? Et si et si …

Voila ce qui me plait dans le fait d’être scénariste parce que tout devient passionnant quand on sait regarder à travers le prisme de l’intelligence créative. La vie est bien plus drôle comme ça.

Quel est le cursus (formation académique ou séjour professionnel) qu’il faut suivre ?

Il y a des écoles pour apprendre à écrire des scénarios même si je pense qu’il ne soit pas nécessaire de faire une école. Je suis autodidacte mais il m’a fallu des années de recherche, d’exercices, de compétitions et de résidences d’écriture pour avoir un niveau décent. Cela ne s’improvise pas d’une année à une autre mais requiert un respect de l’art et une volonté d’apprendre.

Le cinéma est le 7eme art et reste donc une sorte de catalyseur des autres, un tableau de synthèse. En ce sens, le scénariste doit avoir une sensibilité artistique et une culture générale supérieure aux autres, toutes deux indispensables à son métier. Il est par conséquent le premier compositeur d’un projet de film, en crée l’univers, donne le ton, l’ambiance, les sonorités, l’humeur, il en façonne les personnages, les caractérisent ou les transforment.

Le scénariste est également un être à part. Il est psychologue, peintre, musicien, photographe, psychiatre, homme, femme, enfant, divinité, etc. Il doit être tellement de choses à la fois que sa complexité ne saurait venir d’une improvisation hasardeuse au détour de l’échec d’un plan de carrière. On ne devient pas scénariste parce qu’on a une idée de film. On le devient plutôt parce qu’on a la passion de partager des choses d’une façon spéciale et le besoin de parler aux gens avec un langage différent.

Est-ce le métier dont vous rêviez étant jeune ou c’est plus tard que vous l’avez embrassé ?

Plus jeune, je voulais être agent des forces spéciales. Ces mercenaires de l’ombre qu’on envoie en mission mort ou vif et qui lorsqu’ils échouent et disparaissent ne survivent même pas dans les mémoires parce qu’ils ont été des fantômes. Maintenant que j’y pense, un scénariste est un peu cela. C’est un fantôme qui crée des univers, y font naître des problèmes, sauvent les gens qui y vivent, déchaînent des passions, tout en restant caché dans l’ombre d’une pièce ou derrière un écran un samedi soir de pluie.

Après mes études de droit, je suis allé faire du stylisme pour devenir costume designer. Une amie allait lancer son entreprise de game design et j’avais d’excellentes dispositions pour le dessin. J’allais donc habiller les personnages. Un peu plus tard, je réussi le concours de Lena et j’ai du apprendre la couture au passage. Mais déjà en première année, je voyais ma collection de fin d’année à présenter.

Mon sujet d’étude (la seiche) était fascinant et m’a donné envie d’écrire une histoire dans laquelle des vêtements seraient les éléments les plus importants. Ainsi, m’est venue l’idée de créer une histoire dans le genre rencontre du 3e type. Des extraterrestres viennent sur terre pour nouer le contact avec les humains, à travers l’événement de la universal fashion week. Ils apporteront leur technologie pour révolutionner l’habillement sur terre. S’en suit une série de drames.

En voulant écrire cette histoire, je me suis mis à faire des recherches sur la manière de faire un film. Et dans la chaine de l’industrie, j’ai choisi de faire le scénario et me suis documenté sur Internet. Tiens, il faut d’ailleurs que je termine d’écrire ce projet.

Comment pourriez-vous accompagner votre enfant dans le choix d’un métier ?

Probablement mes enfants seront cinéastes. Oui, je m’en fout, je serais un mauvais parent de choisir pour eux mais je vais les contaminer avec ma passion au point qu’ils s’y plairont et s’y épanouiront. Mais je reste ouvert à les écouter et à les accompagner volontiers vers un dés-héritage pour ceux qui ne voudront pas.

Quel est le métier que vous souhaiteriez qu’on vous présente ?

Je suis curieux qu’on me présente un tueur à gage (je respecte les choix de chacun hein) sinon président si possible. Bon okay, va pour prostituée ou stripteaseuse. Je suis sérieux là

Alaaji Abdulaay

1 Commentaire

  • Waw j’ai adoré et mon rêve le plus chère c de devenir scénariste vraiment je vous encourage beaucoup et je veux que vous soyez ma référence si vous le désirez vraiment

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