|156]. Le sociologue aide à comprendre des phénomènes sociaux pour trouver des solutions
Seynabou Ndiaye est sociologue (doctorante) spécialisée en développement. Elle a dix années d’expérience au sein de la société civile notamment sur les questions de développement durable, changement climatique, équité de genre, de gouvernance et d’engagement citoyen. Elle est actuellement chargée de projets d’entrepreneuriat rural dans une ONG. Dans ce cadre, elle travaille à l’autonomisation et au renforcement des moyens d’existence des producteurs, particulièrement les femmes et les jeunes, en milieu rural.
Ce métier nous a été demandé par Bamba Ndour qui nous avait présenté le métier de pharmacien. Seynabou a elle aussi accepté de se prêter à l’exercice CINQ+1
Quel est votre métier/profession ?
Je suis sociologue. Le sociologue analyse les mécanismes qui régissent les rapports entre les individus et les groupes et les relations propres à un groupe donné. Il étudie les phénomènes, les comportements sociaux et l’évolution des sociétés, le fonctionnement des différents groupes sociaux et leurs interactions. Sa démarche scientifique permet d’appréhender de manière objective les différentes tendances qui animent nos sociétés.
Les questions de base du sociologue sont « POURQUOI ? » et « COMMENT ? » La sociologie est donc une science sociale basée sur l’observation, l’empirisme et l’analyse quantitative et/ou qualitative des faits et phénomènes qu’elle étudie. Elle étudie ainsi autant les lois d’organisation de la société « statique sociale » et celles de son évolution « dynamique sociale » que les phénomènes sociaux.
Il y a plusieurs spécialisations : sociologie de la famille, sociologie rurale, sociologie urbaine, sociologie des entreprises, sociologie du développement, sociologie de la criminalité, etc. Le travail de sociologue demande beaucoup de curiosité, de rigueur et de patience.
Qu’est ce qui vous plait dans l’exercice de ce travail ? Qu’est ce qui vous donne au quotidien l’envie de l’exercer ?
Le fait de se poser des questions, continuellement, pour interroger et expliquer les comportements humains au sein d’une société ou d’un groupe afin de comprendre et aider à comprendre, est ce qui me pousse à me lever chaque matin. En effet, au-delà du contact avec les hommes, chercher, comprendre, en vue d’expliquer l’impact de la dimension sociale sur les représentations (façons de penser) et les comportements (façons d’agir) humains est une réelle motivation pour moi.
Démythifier des phénomènes, expliquer des faits, aider à trouver des solutions, vivre dans des milieux et contextes socio-culturels différents sont autant de choses qui font que j’aime la sociologie et m’épanouis réellement avec ce métier.
Quel est le cursus (formation académique ou séjour professionnel) qu’il faut pour exercer votre métier?
La formation du sociologue est essentiellement universitaire via la sociologie, les sciences sociales, les sciences économiques et sociales. Pour un cursus direct, après le BAC, il faut passer par la faculté de sociologie en suivant les étapes d’études classiques (Licence, Master et Doctorat).
Pour exercer, le master en sociologie est suffisant mais pour une carrière de chercheur, il faut faire le Doctorat. Certains vont jusqu’au post-doctorat. Sinon il y’a d’autres qui vont d’abord faire une licence en philosophie ou en économie. Il est important de souligner que de bonnes notes en mathématiques, en philosophie et en français sont souhaitables pour les bacheliers qui veulent faire de la sociologie.
Etait-ce le métier dont vous rêviez étant jeune ou c’est plus tard que vous l’avez embrassé?
Non je n’ai pas toujours voulu être sociologue. C’est un métier que j’ai choisi quand j’ai eu le bac. Durant mon enfance, je voulais être médecin. J’ai toujours rêvé de sauver des vies et de soigner les gens. Quand je fus en quatrième, au collège, j’ai passé une année assez difficile et j’ai commencé à ne pas aimer les mathématiques. Donc en classe de seconde, après le premier cours de mathématiques avec un professeur qui était pour le moins désagréable, j’ai quitté la salle pour aller en série L.
J’ai donc poursuivi mes études en série L2. Je voulais, en ce temps, être juriste. J’ai toujours aimé le droit parce que d’aussi loin que je me souvienne je me suis toujours battue contre l’injustice, à différents niveaux. En grandissant et en lisant de plus en plus, je me suis rendue compte que le droit n’est pas aussi juste que je voudrais le croire. En ce temps, pour moi quand on est juriste, on ne peut être qu’avocat ou juge. Seulement j’avais peur de devoir me retrouver à défendre un coupable ou de devoir juger injustement pour plusieurs raisons.
Donc, après l’obtention du baccalauréat, j’ai choisi de faire la sociologie parce que c’est ce qui pouvait assouvir le besoin que j’ai toujours eu d’être auprès des gens, de les comprendre et de les assister.
Quel est le métier que vous recommanderez à votre enfant ? Pourquoi ?
Je ne sais pas le métier que je recommanderai à mon enfant. Au rythme où vont les choses, je ne suis même pas sûre que le métier qu’il exercera existe aujourd’hui. La seule chose dont je suis sûre, c’est que je lui dirai qu’il faut qu’il choisisse son métier parce qu’il aime l’exercer avant tout. Que cette passion qu’il aura, au-delà d’être une source d’épanouissement pour lui, doit être exercée pour le bien de la société.
Quel est le métier que vous souhaiterez qu’on vous présente ?
Le métier de psychologue